Après avoir longuement hésité, j’ai décidé qu’une façon chouette de faire sa rétrospective après neuf mois de confinement-télétravail-confinement-télétravail, c’est de parler rangement et maison. Cliché oblige, on est beaucoup resté-es à la maison en 2020. Est-ce que pour autant on a eu l’opportunité de ranger (sa maison, sa tête,…) ? La question n’est pas si vite répondue.
Je ne sais pas vous, mais pour moi, 2020 a été une assez bonne année. C’est vrai, je n’ai pas pu autant voyager que j’aurais aimé, ni autant retrouver des gens que j’apprécie. Mais j’ai pu me poser et me pauser sur des sujets significatifs. Ce qui, j’avoue, a été essentiel pour mon équilibre… et pour mon amour propre aussi.
L’un des trucs que j’ai saisi au vol est l’impact du rangement. J’ai toujours su que ça me nettoie la tête. Mais organiser mon environnement immédiat – qui est finalement mon environnement principal – est devenu essentiel avec l’année qui vient de s’écouler. J’avais déjà fait un tri vêtement à l’automne. Mais là, il s’agissait plutôt de se concentrer sur la maison plus largement : les vêtements et chaussures, c’est une chose ; mais quid des livres, bibelots et autres ustensiles de cuisine ?
Du coup, je me suis intéressée à la méthode KonMari. Son avantage est d’avoir une méthodologie : on sait par quoi commencer le rangement, comment choisir, où ça se finit. Alors, voici un petit billet organisation de son environnement immédiat avec des trucs et astuces 🙂
La méthode KonMari en bref
Si vous cherchez une méthodologie (comme moi…), vous tombez facilement sur celle de Marie Kondo, une japonaise qui a fait du rangement son business. La méthode KonMari, qu’elle a créée, a pris un tel essor qu’il existe carrément une série de télé-réalité Netflix dédiée. (Laquelle véhicule par ailleurs différents clichés sexistes mais c’est un autre sujet dont on ne parlera pas aujourd’hui.)
Bien sûr, on range au fur et à mesure : on fait des choix. Mais souvent, ça n’en finit pas. Oui, faire le tri des fringues deux fois par an, c’est bien. Mais tous les machins qui traînent ou qu’on cache dans des placards qu’on ne rouvre plus par peur de l’avalanche qui menace… La raison de ce genre de bordel est sentimentale (on ne parvient pas à jeter) ou de fatigue (le progressif se transforme vite en permanent qui n’en finit plus).
Ainsi, KonMari est une sélection d’objets basée sur un critère (la joie), appliquée de façon séquentielle à différentes catégories d’objets. L’objectif est d’habiter l’endroit où on vit, de s’y sentir bien. C’est pourquoi la première étape de la démarche est de visualiser à quoi on veut que notre maison ressemble. Pour le faire, on peut dessiner, faire des collages, des moodboards sur votre appli favorites, etc. Il s’agit de se projeter dans son intérieur, pas de s’abonner à tous les mags déco.
Une fois cela fait, la deuxième étape consiste à faire l’inventaire de tout ce qu’on possède. C’est ardu, j’avoue. C’est pourquoi on séquence : d’abord les vêtements (c’est franchement le plus simple), ensuite livres, papiers, divers et – enfin – les objets à valeur sentimentale. Ces derniers sont les plus complexes car les plus chargés en émotions.
La troisième étape : trier. Si ça apporte de la joie, on garde. Si non, poubelle.
Rangement : trucs et astuces
Comme il y a beaucoup de choses à dire, j’ai décidé de faire ce retour d’expérience sous forme de « beaux exemples » (les aspects positifs) et « points de vigilance ».
Le temps ⏲
Grand sujet que le temps ! Oui, il faut en investir. La méthode explicitée sur le site officiel décline la démarche en 8 semaines. Alors, comment ne pas se vautrer ?
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1) Faire un projet dédié dans votre ToDo. Chez moi, ça s’appelle « Challenge rangement ».
2) Organiser le projet de façon séquentielle en suivant la méthode.
3) Créer des tâches réalistes et réalisables.
📚 Je vous remets mes billets sur l’organisation du temps.
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1) On se fait happer vite. Ou, au contraire, on se décourage vite. Si vous craignez l’un de ces extrêmes, faites des sous-catégories dans les catégories 😉
2) Pas de compétition ici : vous le faites pour vous. Alors, donnez-vous le temps qu’il faut.
3) Attention aux longues coupures, c’est toujours plus difficile de se remotiver après.
Le devenir des objets que je ne garde pas 🧺
OK, on a décidé de se séparer de plein d’objets. Mais on met tout à la benne ? On revend sur Le bon coin ? Pas toujours simple. On peut anticiper : comment me débarrasser des fringues en bon/mauvais état ; comment jeter l’administratif ; etc.
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1) Il y a beaucoup d’associations auxquelles on peut donner. Pour tout ce qui est vêtements et chaussures, vous pouvez regarder par ex. sur Re-fashion.
2) Les livres, jeux, fournitures scolaires inutilisées, etc. peuvent servir à d’autres. Vous pouvez utiliser RecycLivres ou appeler la médiathèque/ludothèque de votre commune.
3) Il existe également des applis de dons. J’ai par ex. utilisé Geev (ses pubs Wish intempestives sont vraiment gênantes mais sur une période courte, ça fait le job). J’ai ainsi donnée une seconde vie à de la vaisselle, des ustensiles divers, des cahiers de dessins peu utilisés, jeux de plateau, etc.
4) Pour tout ce qui est électronique, renseignez-vous sur le site de votre Mairie. Des points de collecte réguliers existent où on peut déposer pour recyclage.
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1) Que ce soit en direction d’une asso ou d’une recyclerie, je veille à ce que tout objet soit propre (donc, je lave tout avant d’emballer). Attention au facteur temps 😉
2) Cause COVID, plein d’endroits physiques (telles des recycleries) sont fermés. Je me suis fait avoir avant le confinement : des affaires m’ont encombrée. Faites donc attention à ne pas vous faire piéger aussi.
3) Ne négligez pas l’investissement émotionnel qui vient avec le fait de donner des objets qui vous ont été chers. C’est euphorisant de s’en débarrasser vite, mais le contre-coup peut aussi être pénible. Trouvez votre rythme, ce n’est pas une compétition.
4) La vente sur des sites/applis Second Hand est une idée, mais vous ne maîtrisez pas le timing. Alors, pourquoi pas, mais sachez que ça peut traîner.
Le devenir des objets qu’on garde ❣
On garde donc ce qui nous apporte de la joie (bon, pour les documents administratifs, c’est l’obligation qui prime quand même). L’idée de la méthode est de conserver ce qui nous fait nous sentir bien. Mais comment trancher ?
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1) La joie est multiformes. Est-ce que cet objet m’a servi et a rempli sa mission ? Est-ce que ce vêtement me va toujours/de nouveau ? (J’avoue, je me suis fait une Rayna Fashion Week de ouf quand je rangeais les fringues.)
2) Trier d’abord, ranger à la fin. Utiliser les tonnes de tote bags en tissu (lavés et secs) pour y stocker provisoirement ce que je garde. Bien sûr, si du rangement simple est possible, on y va.
3) Pour la paperasse, surtout lorsqu’il y a des papiers physiques à gérer : ceux à traiter peuvent avantageusement se ranger dans un porte-revues. Oui, verticalement donc. Les empiler, c’est oublier ceux au fond.
4) Respecter les objets qu’on garde. Si vous êtes une femme, vous avez un tas de sous-catégories. Avoir de la place signifie aussi que je peux mieux ranger les objets fragiles.
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1) Le piège du « ça peut toujours servir »/ »je vais me mettre au régime pour re-rentrer dedans »/etc. guette. Alors, on se rappelle la consigne : joie dans le moment présent, pas le 31 février.
2) La tentation est grande de se ruer à acheter des boîtes dès les premiers jours, voire avant d’avoir commencé. Retenez-vous, form follows function : vous définissez d’abord ce que vous gardez, puis comment vous le rangez.
3) On a – normalement – moins de choses à la fin du rangement que ce qu’on avait au début 😉 #mykonmari ne signifie pas pour autant absolument tendre vers le minimalisme.
4) On n’oublie pas de déchiqueter les papiers qu’on jette…
Organiser l’espace 🗄
C’est, je crois, ce qui prend le plus de temps, de par l’espèce de tension entre ce qui est utile et ce qui est esthétique. On parvient à combiner les deux, à condition de se donner le temps 😉
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1) La proximité est une approche pragmatique : on range toujours près de la zone d’utilisation. Le corollaire est que ce qui sert quotidiennement se range à portée de vue.
2) Exploiter tous les espaces de rangement et penser à compartimenter. On peut suspendre des torchons, des foulards ou des bijoux. On peut mettre des boîtes ou des emplacements types tiroir.
3) Privilégier les contenants transparents, sinon étiqueter. Pour la cuisine, les bocaux de conserves lavés sont parfaits. J’étiquette les bocaux aussi, notamment pour noter le temps de cuisson de certains produits. Un stylo à gel et un peu de washi tape suffisent.
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1) Les placards en hauteur sont un défi, surtout si comme moi, vous ne dépassez pas les 165 cm… J’utilise les rangements en hauteur pour stocker (conserves, gros paquets, etc.).
2) Les placards profonds peuvent rendre l’accès aux objets difficile. La catégorisation par boîte/étagère tournante est une bonne approche. Un truc bête et utile : une file de boîtes de riz par temps de cuisson (=> je sais ce qu’il y a dans la file).
3) Parfois, il faut accepter d’investir dans des rangements. On trouve de jolies boîtes dans différentes enseignes, avec des prix variables. Une alternative est de recycler de vieux cartons (les recouvrir de papier craft et décorer avec du washi tape peut être une idée).
Exemple de rangement suspensif que j’utilise à côté de mon bureau :
Exemple d’étiquetage avec contenants recyclés et washi tape :
Ranger sa maison, c’est aussi ranger sa tête
La lecture que je fais ici de la méthodo KonMari n’est pas sociale, mais personnelle. Autrement dit, je cherche à comprendre ce que ça m’apporte à moi dans mon rapport à moi. Incidemment, ranger m’a réconciliée avec Kid A de Radiohead ; par hasard, je me suis retrouvée à ranger mes fringues avec Everything in its right place que YouTube entonnait.
Bien sûr, il y a un rapport à son environnement dans le fait de mettre de l’ordre à la maison : la façonner permet également de l’habiter. Mais même sans aller dans des analyses du rangement comme métaphore de maîtrise de l’incertitude de la situation actuelle, je ne pense pas exagérer en disant qu’il s’agit de développement personnel.
Un exemple sans appel pour clarifier : faire un choix. Plein de gens ont du mal, voire « ne savent pas » jeter. Les raisons sont multiples. Choisir, c’est renoncer. Et si 2020 nous a appris un truc, c’est qu’il est facile de perdre ce qu’on n’a jamais possédé. Se séparer d’objets qu’on possède peut être tout aussi difficile. La bonne nouvelle ? Quand on prend la décision de se séparer de quelque chose qu’on nous a offert ou qu’on a bien aimé porter il y a X années, on apprend aussi à gérer l’émotion qui vient.
Assumer un choix aide aussi à se sentir en responsabilité. Si vous habitez avec quelqu’un, etc., vous savez combien leur bord*l peut être pénible. Mais chacun-e est responsable de ses affaires, et assumer la démarche peut aussi aider à enlever des tensions entre les gens. Un ami était par ex. exaspéré contre son (aujourd’hui) ex qui entassait des affaires partout qu’il était difficile de circuler dans la maison. Pour elle, c’était une spirale vers la dépression ; pour lui, un envahissement permanent de son espace de vie.
Alors, on s’y (re)met ? 🙂
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