Derrière le titre peu sexy Sexual Experience Promotes Adult Neurogenesis in the Hippocampus Despite an Initial Elevation in Stress Hormones se cache la suggestion apportée par cet article de PLoS One : le sex stimule la croissance du cerveau. Voyons voir de plus près 🙂
Des recherches précédentes ont démontré que des évènements stressants et désagréables peuvent empêcher la croissance neuronale chez les adultes. Ainsi, un stress fort et un traumatisme peuvent être de facteurs prédisposants à diverses psychopathologies. L’hippocampe est particulièrement sensible au stress et la réponse est une diminution de la neurogenèse adulte, la complexité dendritique et la plasticité synaptique. Le stress qu’ils appellent négatif contribue ainsi à l’augmentation de l’anxiété la régulation de laquelle est liée à l’hippocampe.
Bon, comme tout le monde le sait, les rats et souris aiment bien courir à condition de leur fournir une roue. Même si certaines conséquences de cette activité sont très semblables à celles du stress, courir est bon pour la santé : on observe une augmentation de la plasticité structurale comprenant la neurogenèse adulte et la complexité dendritique de l’hyppocampe.
De plus, faire de l’exercice réduit l’anxiété et améliore la mémoire et l’apprentissage – que des fonctions associées avec l’hyppocampe. Une étude récente, les gens rapportaient que l’effet gratifiant de l’activité physique avait la même conséquence (ie, stimulation de la croissance cérébrale).
L’hypothèse à tester
Alors la question posée est : est-ce que les expériences stressantes mais agréables auraient un effet positif ? Pour tenter d’y répondre, les auteurs ont misé sur le sexe : une activité naturellement gratifiante.
Pour faire simple, les auteurs ont mis les mâles en présence de 2 types de femelles : celles qui ont subi une ovariectomie (ablation des ovaires) et dont la réceptivité sexuelle a été stimulée par injection d’hormones et celles non stimulées ; des rats mâles ont également été laissés dans leurs cages (pas touché aux filles). Ainsi, les mâles ont eu accès aux femelles soit de façon unique (une fois en 2 semaines), soit de façon chronique (1 fois/jour pendant 2 semaines). Des échantillons de sang ont été collectés pour y mesurer la quantité de glucocorticoïdes (la famille d’hormones suspectées d’être responsable pour l’impact négatif du stress sur l’hippocampe).
Et les résultats ?
Vous l’avez compris peut-être : les mâles restant dans leurs cages sont les contrôles. C’est par rapport à eux qu’on a comparé les autres mâles qui ont eu plus ou moins le droit de batifoler. Ainsi, ceux qui ont eu une seule copulation en 2 semaines ont montré une augmentation significative de la neurogenèse comparé aux contrôles ; cependant, leurs niveaux de corticostérone (hormone glucocorticoïde) étaient aussi élevés que ceux des contrôles. Dans le cas des mâles ayant copulé de façon continue pendant les 14 jours, on a constaté une croissance cérébrale significative mais aussi des taux de corticostérone normaux.
De plus, lorsqu’on a testé le comportement anxieux chez les mâles, on a constaté que les vierges étaient très anxieux quand ils se retrouvaient dans un nouvel environnement en comparaison avec les rats ayant copulé ne serait-ce qu’une fois en 2 semaines.
Après une agréable discussion des résultats, les auteurs terminent en disant que les résultats présentés dans cette étude et combinés avec ce qui est déjà connu suggèrent que les expériences naturelles gratifiantes sont non seulement bénéfiques pour le cerveau mais également l’emportent sur le rôle des glucocorticoïdes et leurs effets nocifs.
Bonne et agréable nuit ! 🙂