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Je suis allée à l’université de Jiao Tong, qui réalise le classement de Shanghai, et je me suis aperçue qu’il y avait des biais dans le classement qui conduisent à minorer les performances des universités françaises. Notamment, les publications des chercheurs CNRS qui travaillent dans des laboratoires mixtes dans les universités ne sont pas pris en compte. Et les regroupements récents d’universités (Bordeaux, Lorraine, Aix-Marseille) non plus. Nous allons y travailler avec eux, parce que ces classements sont lus dans le monde entier. Il vaut mieux les utiliser que les subir.
ARWU prend en compte chaque université comptant des lauréats du prix Nobel, de la Médaille Fields, des chercheurs des plus cités ou des articles publiés dans Nature ou Science. En outre, les universités avec une quantité importante de documents indexés par le Science Citation Index-Expanded (SCIE) et Social Science Citation Index (SSCI) sont également incluses. Au total, plus de 1000 universités sont en fait classées et les 500 meilleures sont publiés sur le web.
Dans le cas où quelqu’un du ministère fera l’effort de chercher la méthodologie avant de s’envoler pour Shanghai prochaine fois, c’est ici :
Ci-dessous, vous pouvez lire la section « Définition des indicateurs » indiquant ce que chaque mot de la colonne Code signifie. Par exemple, la définition de l’indicateur Prix (Award) est le suivant :
Le nombre total de personnes travaillant pour une institution à avoir gagné des prix Nobel de physique, chimie, médecine et économie et la médaille Fields en mathématiques. Le personnel est défini comme étant ceux qui travaillent dans un établissement au moment de gagner le prix. Des poids différents sont fixés selon les périodes d’obtention du prix. Le poids est de 100% pour les gagnants à partir de 2001, 90% pour les gagnants de la période 1991-2000, 80% pour les gagnants de la période 1981-1990, 70% pour les gagnants de la période 1971-1980, et ainsi de suite ; enfin, 10% pour les gagnants de la période 1911 -1920. Si un gagnant est affilié à plus d’un établissement, chacun de ceux-là se voit attribuer la réciproque du nombre d’institutions. Pour les prix Nobel, si un prix est partagée par plus d’une personne, les poids sont fixés pour les gagnants en fonction de leur proportion du prix.
Les gens sont gentils et donnent le lien vers la page web du Prix Nobel. Vous pouvez donc la parcourir et lire qui sont les lauréats du Prix Nobel pour l’année de votre choix (2009, par exemple). Le lien vers le site web des médaillés Fields ainsi que celui pour vérifier les citations sont également fournis.
Alors, pourquoi aller à Shanghai? Il y a très peu de lauréats du prix Nobel travaillant dans les universités françaises. Pourquoi n’a-t-elle pas mentionné un autre classement qui est beaucoup plus sensé: le classement Times Higher Education. Si vous jetez un œil sur la page de la méthodologie, vous voyez que les critères sont plus réalistes. Ainsi, ils utilisent 13 indicateurs classés en 5 catégories principales :
- Enseignement – l’environnement d’apprentissage (a une valeur de 30% de la note finale de classement) ;
- Recherche – volume, revenus et réputation (a une valeur de 30%) ;
- Citations et influence de la recherche (de 32,5%) ;
- Revenus de l’industrie – l’innovation (a une valeur de seulement 2,5%) ;
- International – le personnel et les étudiants (a une valeur de 5%).
Comme vous pouvez le voir, aucune mention du prix Nobel ou assimilés. Ce qui, pour moi, est une idée extrêmement respectable : je veux dire, une université vise à donner aux étudiants des connaissances et de leur apprendre comment faire de la recherche de qualité. L’université est donc censée garantir que tous les élèves aient un accès égal au savoir et à un emploi. Gagner un prix Nobel est cool, mais loin de l’objectif principal de la politique universitaire. Par conséquent, vous avez une estimation beaucoup plus sensée de l’université avec les critères du classement Times que ceux du classement de Shanghai.
Alors, Mme Pécresse, qu’en est-il des biais dans votre « étude » ?
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